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ALIFAX STREET
23 août 2014

UNE ANNÉE DE PLUS

Tout ce qu'il y avait à faire, c'était de rester dehors, assises, à attendre que les secondes, les minutes et les heures dégringolent. Vu qu'à l'intérieur, c'était fait pour les meubles, les trucs couchés comme les matelas, les peintures ternes, les objets à l'arrêt et nos vieux, les générations qui s'entraînaient à disparaitre sans se trouver plus inutiles que le reste de la planète en mouvement. J'ai vu le ciel, la nuit dans le ciel, j'ai vu le sommet des tours, le plus loin encore, et puis une lumière rouge dans le vague, quelque chose de pas d'équerre qui flottait entre les nuages, et une seconde, une troisième pour accompagner. C'était statique puis plus. C'était réel étrange pendant que nous étions là, assises, à attendre que toute la clique digitale se fasse la malle. Je me suis exclamée :
- Merde, je viens de localiser un ovni !
- T'as dit quoi ? M'a demandé Lucie.
- Un ovni ! Je viens de loca...
- Laisse planer, elle m'a coupé. Y a pas de localisé ici, y a juste tes hallus et ton trop plein de bad trip. Tu devrais faire de la boxe, ça épuiserait ton énergie. T'as besoin de te dépenser, t'es comme un chien ou un gamin, faut que tu bouges et vite !
J'ai rien répondu, j'ai continué à zieuter du côté de l'univers et au bout d'un minuscule moment, le rouge a disparu et le noir a repris le dessus, sa place de toutes les nuits. J'ai soupiré, la lune a ressemblé à un smiley qui se foutait de moi, j'ai fixé un globe lumineux de parking avant de soupirer encore, les ailes presque grillées à l'ampoule clignotante. Le lendemain, j'ai appris qu'une nouvelle boîte venait de s'ouvrir et que c'était juste les lasers que j'avais localisés, juste des satanées lumières débiles qui m'avaient fait de l’œil, pas davantage. Je suis restée allongée sur mon lit, j'ai regardé les murs, j'ai cru entendre mon père dire à ma mère :
- Cette gosse devrait s'aérer, elle passe son temps à compter les mouches au plafond. Je ne vais pas la supporter une année de plus.
Je me suis tournée d'un côté sur l'autre avant de me mettre à additionner les secondes, les minutes et toutes les heures en pleine dégringolade. Il y en avait tellement que je me suis endormie, identique à un mouton perdu au milieu du troupeau. J'ai rêvé que je volais. Banalement, je n'ai fait que rêver de ça.

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